Membre historique de l’équipe du commandant Cousteau, André Laban, 87 ans, est une vedette discrète à Saint-Antonin-Noble-Val (Tarn-et-Garonne). Un peu comme Pierre Richard à Gruissan (Aude), mais en nettement moins chevelu. Une sympathique librairie expose à deux pas de la halle médiévale les films, bouquins et tableaux de ce grand chauve avec des palmes non-académiques.
Ce n’est pas la première fois que l’ex-plongeur de la Calypso présente ses multiples talents dans la bourgade nichée sous les falaises de la vallée de l’Aveyron. André Laban y avait même ouvert une gargote à l’enseigne du “sous-marin bleu”. Débarqué sans ménagement en 1973 de la Calypso, il soigne cette blessure aussi profonde que les abysses océaniques par la poésie et la dérision. Il a gentiment torpillé le médiatique commandant Cousteau à travers un livre et quelques courts-métrages subaquatiques, aussi oniriques qu’ironiques. L’ancien ingénieur, qui a contribué à mettre aux point les caissons étanches des premières caméras sous-marines, se filme sous l’eau déguisé en Chaplin, Einstein ou Lénine. Son univers cinématographique s’apparente davantage à la désopilante farce aquatique de Wes Anderson qu’au Grand Bleu de Luc Besson.